Pour Jean-Claude Loranger, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda, « l’arrêt du service de transport interurbain aurait des conséquences très graves, tant sur le transport des personnes que des colis. Ce transport prend appui sur des entreprises privées qui doivent générer un profit. Mais le modèle d’affaires appliqué jusqu’ici n’est plus viable et il doit être revu rapidement, pour que cela n’entraîne pas l’arrêt des activités, comme cela est arrivé dans les provinces maritimes. En fait, l’achalandage sur les principaux axes de transport, qui permettait de financer les opérations dans les corridors moins fréquentés, a baissé significativement au cours des dernières années à cause de la concurrence du covoiturage et du train, qui bénéficie en plus de soutien du gouvernement fédéral. Certains transporteurs peinent à maintenir un service qui est rendu globalement déficitaire. »

Cette baisse est provoquée par différents facteurs, dont la hausse des coûts ou l’accès relativement facile à l’automobile.

Pour le président d’Autobus Maheux, Pierre Maheux, tout est lié. « La hausse des coûts entraîne des augmentations de tarifs, et contrairement aux usagers de tous les autres modes de transport en commun, notre client de l’interurbain paye 100 % des coûts. Peu importe l’endroit où vous prenez l’autobus chapeauté par un organisme public, le tarif payé par le client représente de 30 à 50 % des coûts d’opération. Ça serait merveilleux dans l’interurbain si l’État y intervenait. Quel réseau nous aurions! »

Le maintien d’un service de qualité passe inévitablement par une entreprise privée qui agit comme leader et qui cherche des complémentarités avec d’autres organisations de transport régional ou local. Ces entreprises leaders doivent bénéficier d’un environnement réglementaire adéquat, d’un support de l’État  et travailler dans des conditions qui les rendent performantes et leur assurent un profit raisonnable.

Dans le cas de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Baie-James, depuis plusieurs années le transporteur Autobus Maheux sensibilise les organismes régionaux à la problématique de la précarité du réseau interurbain. Tout dernièrement, l’Administration régionale Baie-James a décidé de contribuer financièrement au maintien des lignes Matagami et Chibougamau. De même, la Conférence régionale des élus de l’Abitibi-Témiscamingue a déposé une  proposition qui prévoit son engagement financier ainsi que celui de chacune des cinq MRC.

C’est pourquoi la Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda (CCIRN) appuie la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), qui demande à ce que les négociations entre les transporteurs interurbains et le ministère des Transports soient accélérées pour trouver un terrain d’entente acceptable pour tous.

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Christian Matte                                                                
Coordonnateur des communications et activités                          
Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda
Tél. : 819 797-2000, poste 229                                                  

Info et entrevues

Jean-Claude Loranger
Président 
Chambre de commerce et d’industrie de Rouyn-Noranda
Tél. : 819 762-0966